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AVANTAGES DU TUTORAT
De par son activité, le tuteur apparaît comme un acteur essentiel à la médiation entre l'apprenant et les savoirs. Il favorise ce que Bruner appelle l'étayage car il facilite l'identification des savoirs, leur compréhension, leur appropriation. Cet étayage, facilitateur d'apprentissage, ou interaction de tutelle renvoie à un ensemble de fonctions régulatrices que met en œuvre le tuteur qui est en effet celui qui :
- enrôle le sujet en suscitant chez lui de l'intérêt pour la tâche (fonction de mobilisation) ;
- réduit les degrés de liberté en simplifiant la tâche pour rendre le but plus accessible au sujet (fonction de guidance) ;
- maintient l'orientation vers le but, en veillant à ce que d'autres buts ne viennent pas interférer avec l'activité en cours, tout en maintenant la motivation du sujet (fonction de motivation et d'intérêt pour le thème) ;
- signale les caractéristiques déterminantes de la tâche pour son exécution et, par la même, pointe les écarts entre ce qui est produit par le sujet et ce que serait une production correcte (fonction d'évaluation formative) ;
- contrôle la frustration, en rendant moins périlleuse la résolution de problème, notamment quant aux erreurs commises (fonction de régulation et de renforcement positif) ;
- démontre, en présentant des modèles de solution dans lesquels on trouve une certaine stylisation de l'action qui doit être exécutée (fonction de simplification et de modélisation).
Il est souhaitable d'ajouter à cette liste une fonction de contextualisation-décontextualisation des savoirs afin de rendre possible leur transfert et leur recomposition en toutes circonstances. L'effet tuteur sur les apprentissages est donc considérable lorsque celui-ci s'exerce dans de bonnes conditions ; il est un allié indispensable pour les formateurs et une réelle chance d'appropriation des savoirs pour les apprenants.
L'accompagnement pédagogique, que le tutorat permet et organise, peut, à n'en point douter, pour certains publics, non seulement renforcer ses motivations, mais surtout faciliter ses apprentissages. Il apparaît alors, comme une fonction de médiation et d'accompagnement des savoirs de toute première importance. L'étude du tutorat en milieu scolaire a permis de constater, en effet, qu'il facilite l'accès au savoir en agissant sur ce que Vigotski appelle les zones proximales de développement et qu'il définit comme l'écart existant entre le niveau actuel acquis et le niveau potentiel d'acquisition.
Pour Gérard Barnier : « Encadré, ou soutenu par un adulte ou un pair plus compétent que lui, l'apprenant parvient à réaliser une tâche qu'il réussira par la suite tout seul lorsque les explications et les conseils du tuteur une fois intériorisés deviendront une conquête propre à l'apprenant (...). L'aide qu'un tuteur apporte en rendant une tache plus intelligible et en facilitant la mise en œuvre de procédures de résolution joue un rôle de médiation entre le niveau initial de la personne et ce qu'elle sera ensuite capable de faire ».
Il est probable, des observations empiriques autorisent à en faire l'hypothèse, que les zones proximales de développement existent et/ou perdurent chez l'adulte. Il est donc envisageable de s'appuyer sur ces zones pour relancer des dynamiques d'apprentissage et ré ancrer des savoirs. Il est donc imaginable de penser que l'effet du tutorat sur les zones proximales de développement de l'apprenant existe et que l'utilisation de cet effet peut devenir un levier et un outil de renforcement des acquisitions.
Le constat s'impose de lui-même, ses effets sont multiples et très largement positifs puisque que le tutorat favorise, en autre chose, l'évolution des organisations, les acquisitions des apprenants, et la métacognition des tuteurs.